Participants : Laure (Aragnous), Jean-Pierre et Michel (JCC 84)
22/23 Août 2015
Après 5h de route, à cause des bouchons, j'arrive au camping vers 18h ... Jean-Pierre et Michel me rejoingnent beaucoup plus tard pour les mêmes raisons.
J'en profite pour gonfler le bâteau sous les yeux un peu étonnés des autres campeurs...
Préparation des bidons étanches et du matos
Samedi, lever 6h30. A 9h00 nous commençons la traversée du lac.
Notre objectif est une reconnaissance jusqu'à l'Aquagalerie, à plus de 5 km de l'entrée. Et cela en vue d'aller un jour au fond.
Notre petite équipe réduite est hyper motivée, et nous atteingnons la salle Chevalier vers midi. Petit encas rapide puis nous hésitons un peu sur l'itinéraire dans la conduite forcée. Enfin voilà les cordes, nous remontons la salle Gathier.
Nous progressons assez rapidement, arrivons à l'ancien siphon 1 : un longue nage contre un violent courant d'air, puis remontée sur corde, passage un peu pénible, l'ambience y est !!!
Encore des montées et descentes sur corde, nous devons en changer une qui est tonchée.
Lors de l'escalade d'un ressaut je glisse et me fait mal à une côte. Pas bon pour la suite mais on continue.
Puis nous arrivons dans une galerie sèche, enfin un peu de repos hors eau ! Il est 14h et nous mangeons de bon appetit.
Je décide de laisser là mon bidon étanche (détail primordial pour la suite des évènements !!!)
Petite hésitation sur la suite, nous prenons un passage bas puis progression dans un fossile avant de rejoindre l'actif. Nous avons shunté le siphon 2.
Nous progressons dans une galerie très déchiquetée, pas très large mais très jolie. La roche est acérée et il ne faut pas tomber !!
Nous quittons l'actif et arrivons dans une immense salle chaotique, dans laquelle nous prenons pas mal d'altitude. Assez pénible en néoprene, mais ça rechauffe et ça change de l'eau... Ici tout est calme, pas de cascade bruyante...
Un bivouac et installé, indispensable pour aller au fond
Enfin notre objectif, la belle aquagalerie ! Nos attentes ne sont pas déçues : Magnifiques série de gours au fond blanc et à l'eau translucide ... et ça n'en fini pas, on en prend plein les yeux...
Nous décidons de progresser jusqu'à 19 heures, et ensuite de faire demi-tour. Du coup inconsciement nous accelérons le pas. Nous sommes à 5500m de l'entrée et avons monté 550m de dénivellé. Nous avons progressé 10 heures pour arriver jusque là. Il est temps de songer au retour... Nous ressentons une rare impression d'engagement et d'éloignement. Nous nous sentons presque sur une autre planète, très loin de tout.
Nous buvons tout le café qui nous reste pour nous donner du courage. Mon bidon étanche étant resté avant, nous nous partageons la nourriture de Michel et Jean-Pierre.
Nous savons que le retour va être pénible. Le poids de la fatigue commence à se faire sentir sur notre petite communauté, nous restons silencieux, un peu anxieux en songeant à ce qui nous attend.
Mais qu'est ce que c'etait beau !!! Notre objectif est atteint, nous espérons ne pas trop regretter notre entêtement !
Dopé par tout le café que nous avons ingurgité, nous ne traînons pas. J'ai encore faim et j'ai hâte de retrouver mon bidon étanche que je n'aurai pas du laisser si loin !! Cela me servira de leçon.
Enfin nous arrivons au bidon, je l'ouvre avec un réel bonheur.
Nous mangeons de bon coeur, Michel est affamé et mange tout ce qu'il trouve, mon bidon est vite vide !!
Il ne faut pas tarder, nous nous refroidissons et les crampes commencent à arriver.
Nous reprenons la progression, de plus en plus pénible. Le siphon est un mauvais moment à passer.
Salle Chevalier, nous sommes "presque" dehors... les passages en vire et main-courantes sont un calvaire pour moi et ma côte certainement félée ( lors de l'escalade d'un ressaut à l'aller). Forcer sur les bras est devenu trop douloureux, je serre les dents, je vois bien que j'ai ralenti car les autres m'attendent. Finalement je me laisse tomber à l'eau.
Encore un petit effort et nous voilà dans le fossile. Presque une libération ! Il me tarde tant d'enlever la néoprène !! Mais non, ce sera pour plus tard, mes compagnons de galère ne s'arrêtent pas !! Objectif la sortie ...
Nous parcourons le fossile au radard. Je n'ai pas le courage de me retourner pour voir si Michel est toujours derriere, mais comme je l'enttend régulièrement souffler et soupirer je me dis que tout va bien ! Jean-Pierre cavale devant.
Enfin la "lumière" de la nuit... le lac... Aragnous 1er est toujours là... allez retour, Michel a gagné le déséquipement de la vire... Jean-Pierre pagaye comme un dératé, pressé de sortir, j'ai du mal à suivre avec le fil... j'attend Michel qui déséquipe et manque de m'endormir au bord du lac.
Marche retour... beaucoup plus longue qu'à l'aller, c'est bizarre. Interminable traversée du parking pour rejoindre la voiture. Nous sommes morts, Michel est étallé sur le goudron, heureusement pas grand monde pour nous voir...
Il est 5 heures du matin, nous avons passé 19 heures sous terre en néoprène. Progréssé de 11 km et de 550m de dénivellée.
Quel plaisir de s'assoir dans la voiture !!! Je me concentre pour garder les yeux grands ouverts pour conduire jusqu'au camping à 10 minutes de là. Après cette aventure, pas question d'avoir un accident !
5h30 nous attaquons l'apéro, le repas, tout se mélange, sucré, salé, liquide solide. Nous ingurgitons tout ce qui nous tombe entre les mains. Tout cela sous les yeux ébahis de quelques campeurs matinaux...
Vers 6h30, dodo bien mérité, mais à 10 heures nous sommes réveillés : petit déjeuner copieux, et à midi nous sommes au resto !!! Nous avons des calories à récupérer !!!
Une belle aventure qui nous laissera des souvenirs, une magnifique explo d'envergure.
Notre prochain objectif sera le fond ... avec bivouac.
Laure