Samedi 17 juin 2005
- Le chourum des Aiguilles -
Comte Rendu de Jacques Morel
Participants : François Parrini (ScaGap), Alexandre Chaput , Peggy Bouquet, Claire Lang, Jacques Morel, Stéphane Pinet, Anne Lauzon, Florence Tibout (Chourum), Bernard Teuntzt ( Yot' savoie), Jean-Marc Bianco, Cat Mattéoli (SCT Lei Aragnous), Sébastien Dupin, Laurent Kilian et Laure Mattéoli (G.A.S = Galamaoud Association Spéléologique), Alan Dou (Spéléo Club Sanarien), Didier Cornen (Aven.Club.Valettois.)
Voici quinze jours que les brocolis du jardin, desséchés par le manque d'eau, criaient à l'attentat solaire et il pleut aujourd'hui. Météo France a dessiné de gros nuages orageux sur la carte du Dévoluy. J'avais misé sur un certain découragement des troupes, un peu résigné, mais tout était prêt cependant. François Parrini et le club de Gap avait équipé jusqu'à -500. Les toulonnais arrivaient de leur lointaine contrée, et les filles du Gapençais étaient remontées comme des pendules suisses que rien n'arrête.
Nous sommes donc partis vaillants dans la grande pente du vallon des Aiguilles en plusieurs petits trains. Le premier train a beaucoup de chance et se retrouve nez à museau avec le loup. Mais il s'enfuit ventre à terre, effrayé par ces hordes barbares au casque rouge.
Finalement la pluie fine ne nous gène pas, elle nous rafraîchit simplement dans la montée. C'est parfait, car certains ont décidés de monter droit dans la pente du vallon...des Ramas, c'est-à-dire l'autre à coté. Ils finissent tout de même par arriver... avant nous.
Le petit espace vert devant l'entrée est saturé. Il y a le groupe des filles, le groupe des toulonnais, et le groupe du milieu qui n'en mène pas large.
Nous partons d'ailleurs équiper, confiant en notre vitesse. Au bout de 20 minutes, nous sommes toujours en train de batailler avec la corde du puits d'entrée.
Bah. Carpe Diem. Ensuite nous déboulons dans la suite très agréable du trou. Même le méandre aux Boutons nous invite à nous prélasser sur les graviers de la désobstruction de 1987.
Un Château de Carte assez stable plus loin et nous sommes dans l'incontournable Salle à Manger, où il est important de bien tourner à gauche sous peine d'entamer la remontée jusqu'à l'entrée du Rama, 481 m plus haut.
La deuxième partie du gouffre est plus aquatique et l'eau coule dans le fond des méandres. La roche se fait plus timide et cède à nos avances et sous nos pas. Le puits de la Trempette est survolé par une main-courante qui nous jette loin de l'eau. Les grands puits (Gaulois, Jacques, Martine, et les autres?) sont équipés sur les objets les moins fragiles trouvés sur place : un spit par-ci, une concrétion par-là, un gros bloc de silex qui semble coopérant, une vieille plaquette rouillé qui rend ses derniers services, un petit trou dans le calcaire qui finit de se déchirer, un fil téléphone qui traînait par là ?.
L'eau circule maintenant sur un sol blanc magnifiquement plat et zébré de tranches de silex noir.
Nous voici au camp de la Cuisse de Mouche, à partir duquel il faut équiper. Pas de chance, au premier ressaut nous ne trouvons aucun amarrage correct, ni au deuxième non plus d-ailleurs. Notre équipé bute à - 540 m sur le troisième puits, le puits du Minotier, un peu arrosé. Un main-courante aérienne sur la gauche ne donne rien, 7 m dessous nous sommes trempés par de petits embruns insolents. Il faudrait atteindre une lame 6 m plus bas, très arrosée. La remonté pourrait être beaucoup plus dur et le temps n'est pas au beau fixe. Pour pouvoir passer ici, il faut y être né. Nous remontons donc au Camp pour casser des graines. Bernard, dit « Toons », croque, en maugréant, la pâte d'amande et les fruits secs qu'il a réussi à faire rentrer dans le bidon commun qui était déjà plein lorsqu'on le lui a donné. Nous on s'empiffre de soupe chaude, jambon fumé, Comté et autres gâteries. Il accepte tout de même le café chaud que nous lui proposons. Les varois s'échangent cacahuètes et bouts de fromage, et nous repartons vers le haut.
Le déséquipement se fait dans la remonté en arrachant les amarrages pour être plus rapide. Les kits sont immédiatement saisis par les mains de Laurent, Sébastien et Alan et disparaissent vers le haut en quête d'un meilleur avenir. Nous sortons au jour tombant sous un ciel dégagé sans avoir eu aucune crue à affronter. La descente est plus chargée que la montée, et donc plus rapide jusqu'au camp où nous attendent les filles et tout un tas d'amis parapentistes, grimpeurs ou simplement gens sympathiques, autour d'un feu de camp. Les étoiles sont au rendez-vous et nous accompagne assez tard dans le domaine des songes.
La Résurgence des Gilardes
Jam - 2006
Un grand merci aux Clubs des Hautes Alpes et plus particulièrement à Jam pour l'organisation.
JMarc