Participants : Christiane, Didier, Sébastien, Dédé, Hervé, Laure
Vendredi 26 Avril : Nous quittons Toulon en soirée et passons la nuit à bord, en cabine (le luxe !). ça y est, le moment tant attendu est arrivé ! Nous fêtons notre départ autour d'une bière italienne, la première d'une longue série...
Samedi 26 Avril : Nous débarquons à Bastia au petit matin et roulons jusqu'à Bonifacio, point de départ pour la traversée vers la Sardaigne.
Nous arrivons à Santa Teresa Gallura d'ou nous partons pour la région du Supramonte, plus au sud.
Côté paysage cela ressemble un peu à la Corse. Nous traversons le village de Nuoro, avec un petit détour par des ruelles très très étroites... Il nous faut un temps d'adaptation par rapport aux panneaux routiers : ici les directions sont indiquées au dernier moment, juste quand il faut tourner !!
Peu à peu le paysage change et devient calcaire. Voilà qui est bon pour nous !
On s'engage maintenant sur la longue piste qui doit nous donner accès au site de la grotte de Donini et du canyon d'Orbisi. En arrivant nous rencontrons une équipe de spéléos Sardes qui nous montrent l'entrée du trou que nous voulons faire le lendemain. Nous avons également droit à une dégustation d'alcool de genévrier.
Nous nous installons pour manger dans une jolie cabane de berger, en pierre et bois. Certains y passeront la nuit bien à l'abris du vent. Il ne fait pas chaud du tout, heureusement nous avons prévu de quoi nous couvrir !
Et voilà ceux dont on avait entendu parler et qu'on n'avait pas encore rencontré : les cochons sardes. Ils seront nos compagnons tout au long de notre séjour ...
Dimanche 27 Avril : Le temps est maussade, il pleuviote. Nous attendons une amélioration pour aller faire la traversée de la grotte de Donini. En attendant Didier et moi allons repérer la perte de Donini. Une erreur d'itinéraire au retour nous fera perdre pas mal de temps. La météo étant devenue plus favorable, les autres nous attendent impatiement !
C'est parti pour Donini. Nous enfilons nos néoprènes, descendons deux petits puits et arrivons à la rivière. Nous visitons tout d'abord l'amont.
Très belles vasques, couleurs magnifiques ... et surtout un rappel final de 55 mètres en pleine paroi. Splendide !
Le vent souffle fort, il fait froid, nous nous changeons en vitesse et la marche retour se chargera de nous réchauffer !! Dédé nous préparera une réconfortante soupe de poisson qui nous fera le plus grand bien.
Lundi 28 Avril : Jour de repos pour Didier et Christiane qui irons ballader dans le coin. Dédé Seb Hervé et moi partons pour le canyon sec d'Orbisi. Que du bonheur pour Seb qui adore équiper, le calcaire est bien blanc et lisse, les amarrages tout neufs.
Les rappels sont secs mais il y a des vasques. Les passages souterrains alternent avec les zones ensoleillées, magnifique ! Nous débouchons sur le plus impressionnant rappel : 35 mètres plein pot dans un immense cirque.
Nous arrivons enfin au bout, Nous nous changeons au soleil puis retour par un crapahut raide, le plus pénible de la journée. (c'est quasiment le même que la veille).
Nous passons une agréable soirée au chaud dans cette providentielle cabane. Dehors le vent ne faiblit pas.
Mardi 29 Avril : Journée de transit. Nous quittons les lieux pour une zone plus hospitallière d'altitude moindre. Nous faisons étape au village d'Urzulei pour un ravitaillement en eau et fromage. Une grand-mère toute de noir vétue (habit traditionnel Sarde) attend le touriste au coin de la rue. Elle nous explique comment on fabriquait la farine et le café aux glands, et nous montre l'utilité des cabanes comme celle qui nous a abrité. Belle rencontre.
Nous descendons la petite route jusqu'au lieu dit "Telétotte" ou nous bivouaquerons.
Une fois de plus nous déballons tout ce qu'il y a dans les voitures. Les cochons viennent nous faire un petit coucou.
Le coin est idéal, personne, et une magnifique rivière qui invite à la baignade ! Plus de vent et des températures clémentes. En moins d'une demi journée nous sommes passés de la doudoune au maillot de bain !
Nous préparons le matos pour la grotte de Su Palu et allons repérer l'entrée à 1/4 d'heure de là. La grille est bien ouverte, mais il vallait mieux vérifier !
Mercredi 30 Avril : Objectif Su Palu. Nous avons décidé de partir en néoprène. A 9h00 précises nous sommes à l'entrée. Les deux puits sont équipés, nous pouvons laisser notre kit. Un quart d'heure de marche d'approche plus une vingtaine de minutes de crapahut sous terre, et nous voilà "chauds" pour affronter le passage humide. Une remise à température s'impose. Nous franchissons le passage aquatique qui est un ramping de quelques mètres dans l'eau. On se change de l'autre côté ou de très beaux gours nous acceuillent.
Après un peu de crapahut nous arrivons à la rivière qui s'écoule dans une faille rectiligne. Parfois quelques concrétions et méduses viennent rompre la monotonie de la galerie.
Le balisage est bien fait, du moins jusqu'au lac. Ce lac est magnifique, il nous invite à la baignade dans ses eaux translucides. Mais nous résisterons !! Il y a encore du chemin à faire !!
Pendant que Didier et Christiane se dirigent vers la sortie, nous continuons vers le fond de la cavité. Nous quittons la rivière pour aborder une zone beaucoup plus vaste et cahotique. Les grandes salles se succèdent, ça ressemble un peu à la Pierre Saint Martin. Dédé nous averti que si ça se transforme en gros blocs il fera demi tour !!! C'est tellement grand que l'itinéraire n'est pas évident à trouver. Le balisage est plus rudimentaire, il y a des caïrns un peu partout. Nous en suivons qui nous mènent dans les plafonds. Sébastien tente une escalade hasardeuse, quand à moi je m'enfile dans une étroiture sablonneuse (c'est trop grand ici, ça me manquait !!). Notre topo est ridiculement minuscule, vue la taille du réseau, et on ne se situe pas bien.
Nous redirigeons nos pas vers un réseau inférieur moins vaste qui devait être une ancienne rivière. Nous ne savons pas exactement ou nous sommes. Au fond ? ou pas ?
Après avoir atteint une zone blanche très concrétionnée, nous faisons demi tour. Le passage aquatique du début se fera sans les néoprènes. L'eau n'est pas bien froide. Nous sortons vers 19h30, ce qui fait à peu près 11h00 de ballade sous terre.
Retour au camp ou Christiane nous a concocté un délicieux couscous.
Jeudi 1er Mai : C'est à regrets que nous quittons notre petit coin de paradis. Mais d'autres aventures nous attendent ailleurs. Nous allons visiter le bord de mer et tenter d'y prendre un bain. Hervé nous trouve une belle plage ou nous pouvons nous baigner, d'abord prudement en néoprène puis dans une tenue plus estivale.
Prochain objectif, la grotte de Su Bentu. Retour dans les terres et recherche d'un camping qu'on nous avait conseillé. A Orgosolo on nous en indique un, mais c'est bien loin de tout ! Mais bon, pour cette nuit on a pas trop le choix. C'est sommaire mais la douche est chaude et se sera la première depuis le début du séjour !
Vendredi 2 Mai : Nous visitons Orgosolo réputé pour ses fresques murales évoquant des combats politiques, sociaux et des scènes de la vie quotidienne.
Puis nous partons vers la vallée de Lainatu ou se trouve la grotte de Su bentu. Nous repérons un bon coin pour le bivouac. Nous visitons le village nuragique de Tiscali (âge du bronze). Après une bonne heure de marche nous arrivons et sommes acceuillis par un gardien qui nous fait payer l'entrée. Il nous explique qu'il dort sur place et reste de garde trois jours !
Après la visite nous installons le bivouac avec la bâche car le temps est à nouveau menaçant.
Samedi 3 Mai : Nous plions à nouveau le camp. L'embétant avec la vie de nomade, c'est qu'il faut sans cesse monter et démonter les tentes, gonfler les matelas, plier les duvets... parfois la lassitude nous gagne, mais bon, c'est le prix de la liberté...
Après quelques minutes de piste nous rejoingnons le parking de Su Bentu. Une petite marche et nous voilà à l'entrée.
Nous décidons de faire l'aller par les vires équipées en fixe, et le retour par la rivière. Pour cela nous allons au préalable équiper les deux P10 afin de pouvoir remonter !
Le passage des vires est long mais facile, et nous prenons un bon coup de chaud car nous progressons trop vite ! Nous arrivons à la rivière ou nous enfilons nos néoprènes. Nages, vasques, eau translucide, c'est vraiment magnifique !
Nous laissons la rivière pour nous élever à travers d'immenses salles au sol sabloneux. Il y a même des dûnes ! Nous quittons les néoprènes pour progresser en sous-combi. Nous atteingnons le fond de la cavité. C'est une salle immense avec sur le côté gauche un gigantesque et magnifique mirroir de faille. Fabuleux !
De plus il y a une accoustique très particulière : L'écho répète nos phrases mot à mot ! C'est très impressionnant ! Seb fait partir quelques cailloux dans un éboulis et le bruit de chute de pierres s'amplifie à l'autre bout de la salle ! Quelle ambiance !!
Nous faisons demi-tour. Nous devons renfiler nos combi mouillées et ce n'est guère agréable. Nous rejoingnons l'arrivée des cables de la vire et continuons par la rivière. Plus de photos à partir de là, c'est trop aquatique pour l'appareil qui n'est pas étanche. Des vasques magnifiques et profondes, des biefs ou de longues nages s'imposent. Nous avons heureusement un bout de corde car il faudra équiper une descente ! Les sorties de vasque sont pénibles car il faut sortir le kit plein d'eau à chaque fois. C'est long ... je commence à avoir froid (ma néoprène est fine) et surtout faim. Enfin nos cordes ! Je dévore le mars que Dédé trimballait dans son bidon étanche depuis plusieurs mois !! Même Seb qui habituellement ne mange pas sous terre se laissera tenter !!
Nous sortons vers 22h00. Didier et Christiane, sortis plus tôt, nous ont trouvé un nouveau coin bivouac moins éloigné que le précédant, et préparé un réconfortant repas.
Dimanche 4 Mai : On lève le camp. Nous avons le bâteau mardi matin tôt et voulons nous rapprocher du point de départ et profiter un peu de la mer.
Nous visitons Nuoro au passage. Arrivés à Palau nous trouvons un petit camping très sympa en bord de mer.
Lundi 5 Mai : Au programme, baignade, tourisme, bierres et glaces... Nous visitons le site archéologique d'Arzachena avec la Tombe des Géants et les Nuraghes.
Mardi 6 Mai : Tout est plié, rangé dans les voitures. Pour la dernière fois... Nous sommes à une demi-heure de route de l'embarcadère.
C'est le départ, notre séjour se termine.
Bientôt les falaises de Bonifacio sont en vue. Nous prenons la route pour Ajaccio ou nous devons embarquer le soir. Nous flânons dans Ajaccio et profitons du temps qu'il nous reste pour déguster un bon repas au resto. Nous arriverons juste à temps pour l'embarquement !!!
Ah oui, au fait nous reviendrons plus légers puisque Dédé a dû abandonner ses pauvres chaussures qui n'ont pas résisté à l'intensité de nos explos !!
